Paulina Otylie Surys

Les extases presque nues.

Paulina Otylie Surys, « England Fallen », Nue Galerie, Paris en avril-mai 2016.

Dans les photographies de mannequins et surtout de femmes de Paulina Otylie Surys les corps semblent prêts à fondre et s’abandonner, ils se livrent les uns aux autres dans le stupre et la fornication. L’alchimie du tendre peut être torrentielle et l’amour « injustifié ». Au besoin et parfois un mouchoir est mis dessus en guise de cache-sexe ou de « pare-fumet » sur le parfum de femme. C’est l’occasion des plus indécentes et lascives danses de salon ou d’alcôve. Tout se fixe à la chimère comme seule vérité. Qu’importe si le voyeur ne la connaîtra jamais. Il s’abandonne aux galbes dégingandés.

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Une source s’y dessine. Elle semble venue du ciel pour que le mâle puisse y grimper. Au monde, Paulina Otylie Surys accorde une découpe érotique. Le corps vibre, étincelle ou se démantèle en un clin d’œil à Bellmer. Mais la photographe en rassemble les bribes, les cueille du bout des doigts (comme se caresse la peau). Demeure la lascivité des corps, l’obscénité des âmes, la nécessaire infusion de l’indécence. La volupté, l’aubade sont presque innocentes. Le presque est important. C’est le moyen de partir pour l’existence en d’imprévisibles abords. Restera ensuite à se poser la question : « Que s’est-il passé ? »

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