Claire Bettinelli

Terre utopique.

Elle est une utopiste comme on en croise rarement. D’une finesse incroyable, Claire Bettinelli s’attaque, à travers ses céramiques, à un artisanat qu’elle fait devenir art à part entière. Artiste peintre à ses débuts, elle combine habilement ces deux arts pour nous offrir, que ce soit dans ses tableaux ou installations, une projection bienveillante vers l’avenir. Réussir l’impossible, s’émerveiller simplement devant le beau, le blanc.

Voyager subtilement dans ses Fleurs de Macadam ou face à ses rêves les plus environnementaux. Elle est sans doute à la recherche de la beauté parfaite, de l’œuvre des œuvres, en sachant qu’elle ne l’atteindra jamais. Ne nous méprenons pas, il s’agit bien de finesse. Loin de l’image que porte la céramique, un peu comme l’artiste, on peut qualifier de sensible mais pas de fragile l’œuvre que modèle Claire Bettinelli.

Comment avez-vous découvert la céramique ?

Je suis autodidacte, j’ai commencé la peinture il y a une dizaine années. J’ai fait des expositions à Paris et en Essonne, j’ai découvert la céramique bien après, par hasard. J’ai fait une formation et passé un CAP de tourneur céramiste. J’ai eu l’occasion de travailler dans les ateliers de Grégoire Scalabre et de Christophe Bonnard qui sont de grands artistes. J’admire Grégoire Scalabre et son œuvre extraordinaire, notamment Astrée. Il utilise une multitude de pièces pour ses créations et je me suis beaucoup inspirée de son travail. Même si je me revendique comme n’ayant pas de modèles et ne voulant pas en avoir pour garder ma liberté, je peux être très touchée par le travail d’autres artistes.

Souhaitez-vous redonner ses lettres de noblesse à votre art ?

Au-delà de la poterie, j’aimerais que la terre devienne un art à part entière. Avec la terre, on a plutôt tendance à tomber dans l’artisanat et l’utilitaire alors que l’on peut en faire quelque chose de magique. Je suis sans cesse à la recherche du beau. On ne maîtrise jamais totalement la technique de la céramique, il faut des années d’apprentissage. C’est toujours la terre qui décide, en passant par la transformation avec le feu, le résultat est souvent le fruit du hasard. On ressent parfois de la frustration mais c’est l’un des moteurs qui me fait continuer et avancer.

Que véhiculeraient vos œuvres ?

La blancheur de la porcelaine, la pureté de la matière s’allient avec ma quête du beau. Les fleurs de macadam, fleurs de porcelaine enracinées dans le béton, posent la question de l’avenir des générations futures en matière environnementale.

En réponse au côté individualiste de la société, j’ai aussi envie de délivrer un message positif et d’offrir au regard du public la plus belle des intentions : des fleurs éternelles, impérissables.

Claire Bettinelli est représentée par la Galerie Chappaz.

Image à la Une : Claire Bettinelli – Fleurs de Macadam.

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