Izumi Miyazaki

De Magritte à Lynch.

Izumi Miyazaki, Wild Project Gallery, Luxembourg.

Les autoportraits d’Izumi Miyazaki ne peuvent laisser indifférents. Souvent l’artiste les poste sur un « Tumblr » du net. Sa coupe au carré la fait reconnaître d’emblée même si les scénographies sont les plus déjantées qui soient. L’ironie froide y fait merveille. La jeune artiste y mélange surréalisme, culte critique aux idoles de son pays, montages « kawaï » détournés, etc. Le tout dans un ensemble aussi sobre par l’esthétique que débridé dans le ton.

© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki

Elle a trouvé sa voie à 15 ans au club photo du lycée où elle s’ennuyait. Grâce au Pentax argentique de son grand-père puis avec un appareil numérique elle peut créer les photographies qu’elle avait et a envie de voir. Comme un Buster Keaton à la mode nippone l’artiste ne sourit jamais même si l’artiste revendique la drôlerie pour ses œuvres. L’aspect narcissique de l’autoportrait est évacué. À califourchon sur une montagne de riz ou sous un œuf liquide, la tête tranchée ou en suspension, loin, l’artiste dit n’avoir qu’un but «  Je cherche d’abord à m’amuser».

© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki

Dans ses photographies l’artiste semble toujours sinon absente, du moins en visite. Cela provoque une féerie particulière et le charme corrosif Peu soucieuse des genres et des définitions l’artiste poursuit un travail de perfection autant conceptuelle que de réalisation. L’univers rappelle les groupes d’artistes féminins « Kyary Pamyu Pamyu » et « Dempagumi.inc. » même si la photographe revendique plutôt un univers à la Lynch et se dit influencée par l’artiste japonaise Miwa Yanagi chez qui (précise Izumi Miyazaki) « toutes les femmes, ironiquement, ont la même expression et sont privées de personnalité ».

© Izumi Miyazaki

© Izumi Miyazaki

Mais existe chez la jeune photographe plus qu’une critique sociale. Un sentiment d’étrangeté et la solitude sont consubstantiels à l’œuvre. Ils sont contredits tant que faire se peut l’humour de celle qui – pour l’heure et en dépit de son succès international – n’a pas encore décidé de faire de son art un métier. Elle désire intégrer la fonction publique dans la préfecture de Yamanishi où réside la famille. On souhaite qu’elle change d’avis.

Photographie à la Une © Izumi Miyazaki.

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