Paul Armand Gette

Le rose émis.

« Trois semaines pour venir contempler le loukoum rose d’Aziyadé dans la chambre turque – Le jeu de la rose avec Sophie » à la Galerie de France. Paris à partir du 22 septembre 2016.

Face à la raison qui demeure une notion goitreuse Paul Armand Gette propose la quête de l’éros pour l’hygiène la plus intime ; celle de l’esprit. Refusant de réduire ses modèles à des victimes (consentantes) de ses pérégrinations libidinales il en fait son alter-ego. Celle « qui léchait puis mordais légèrement le coin de la confiserie turque avant de la regarder soigneusement, et préférait celles de couleur rose parfumées à la rose » devint un déclencheur, un shifter dévorant : « Je ne me doutais pas encore que pendant plus de 20 ans, j’allais le dessiner, le crayonner, que sais-je encore et que son coin, ce triangle à la jonction de trois arêtes, deviendrait une Bermude fantasmatique dans laquelle j’allais me perdre souvent. » Et il le prouve.

Quant à sa Rose et ses croissants de lune elle permet une vision totalisante du monde que l’artiste classe tel un nouveau Warburg. Son lustre est moins fait pour les rustres que pour les esthètes qui deviennent par les aréoles d’un sein les Pic de la Mirandole d’un microcosme magique. L’artiste cherche toujours les quintessences de la légende du plaisir (« Turkish Delices » compris). Si bien que les vertus de l’esprit s’éloignent de l’esprit des vertus – ou ce qui est pris pour tel. L’iconographie dégingandée de celui qui est taxé de pervers même si ses images n’ont rien de hardcore fait du corps l’espace incommensurable à la poésie bien proportionnée. L’objet de son désir est toujours le désir dans la marée terrestre. Et ce jusqu’à un âge avancé où il est bientôt midi moins Dieu. Quelle autre occasion (unique) de demeurer jeune loin des plâtras spéculatifs ?

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