Le corps et son épure.
Anton Belovodchenko colonise les lointains les plus proches et intimes en trouvant les formes et les figurations (quasi abstraites) du corps féminin afin de permettre au regard de rôder infiniment sur des contours ou des surfaces qui semblent inédites. Les amarres du réel et de l’éros sont larguées. Ce qui retenait les images aux spectacles du monde et aux certitudes se métamorphose en ce qui tient d’une forme de quasi surréalisme du corps. Il devient fantomatique dans les jeux du noir et blanc et le géométrisme des poses aussi imprévues qu’épurées.
Se crée une quasi métaphore fascinante du corps là où la nudité est traitée comme pure rhétorique. Chaque prise est allégée de toute adhérence à l’ordre commun du perceptible et de toute adhésion aux codes du fantasme.
Anton Belovodchenko – Bodyscapes
Anton Belovodchenko crée un détachement qui lie cependant au tréfonds de l’être afin de donner à ses abstractions et ses figurations la forme d’un « paysage » subtilement travaillé de mouvements. Ils témoignent d’une magie sculpturale. Entre présence absolue et obscurité confuse la lumière crée une présence qui illumine chaque prise aux abords d’un minuit polaire où le soleil est de givre.
