Le féminin du monde.
Chantier(s) Art House, Ixelles.
Entreprendre c’est créer mais c’est aussi construire des lieux pour défendre la création. Astrid Chaffringeon le prouve. La baroudeuse au long cours a ouvert à Ixelles, commune de Bruxelles, un lieu « classe » dédié à l’art contemporain et « qui ressemble à une maison ». Styliste d’intérieur, écrivaine impertinente, photographe, metteuse en espace elle défend de projets de femmes engagées et ne se limite pas à un simple rôle d’exposante. Elle l’a prouvé en un travail impertinent de galeriste dans le cadre du projet artistique et humanitaire « Repentir / Pentimento de Lampedusa à Calais » comme en exposant de jeunes artistes qui sont le devenir de la création : Annabel Sougné, Emilie Chaix, Corine Pagny et aujourd’hui Claire Morel.
Avec cette dernière, et prenant toujours une part active aux monstrations qu’elle propose, Astrid Chaffringeon dynamise l’exposition des dessins dans un jeu à quatre mains. Les hommes – entendons les mâles y sont suffisamment neutres pour que chacun se croît l’élu. Mais qu’ils ne s’y trompent pas : les créatrices en choisissent leurs morceaux : parfois elles les tronçonnent. Preuve que si tout est bon dans le cochon les faiseuses de « saur » en deviennent les charcutières plus ailée que sanguinaires.
Une autre manière de lire le monde est donc en marche avec métaphore à l’appui, distinction en plus (tant Astrid Chaffringeon possède le culte de l’impeccabilité) mais aussi avec humour. Dès lors l’élégante perturbatrice, la Janus à deux facettes, rentre de plein pied dans le cercle fermé des iconoclastes belges. Celle qui habite désormais Ixelles, donne à l’art une plus-value XXL.
Photographie à la Une : Astrid Chaffringeon par Laetizia Bazzoni.