Pascale Miller

Portrait d’une femme libre.

Pascale Miller, Exposition à Corridor Éléphant. Paris en janvier 2017.

Dans chaque photographie de Pascale Miller l’espace implique une atmosphère qui déchire la réalité. Jaillit l’esquisse d’une tonalité majeure par laquelle l’artiste offre un point de vue sur la femme. Elle traverse le monde, de manière insidieuse, dans l’éclair de l’instant, en l’ouvrant à la lumière. L’aigu du temps est de l’ordre de la caresse autant que de la fulguration ou de la rature. Le temps d’exécution – aussi fulgurant que lent. Chaque portrait est un dépôt agissant, et en ébullition. Pascale Miller laisse faire le temps jusqu’à ce que le débordement et la surprise d’être à l’existence prennent des formes profondes au seins de rituels sombres mais néanmoins lumineux.

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?

Mon envie de vivre, l’odeur du pain grillé.

Que sont devenus vos rêves d’enfant ?

Toujours enfouis en moi.

À quoi avez-vous renoncé ?

C’est un secret.

D’où venez-vous ?

Du pays des montagnes où la neige tombe en hiver.

Qu’avez-vous reçu en dot ?

Rien, je suis une Femme Libre.

Un petit plaisir – quotidien ou non ?

Un petit plaisir mais pas forcément quotidien, laisser divaguer mon esprit et rêvasser à la terrasse des cafés.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?

La différence.

Comment définiriez-vous votre approche du corps ?

J’utilise le corps en fonction de la personnalité du modèle, de ce qu’il m’évoque, ce que je ressens, se tromper d’interprétation à propos d’un corps c’est se tromper d’image, et je trouve fascinant d’employer le même corps pour en donner différentes orientations et émotions.

Quelle est la première image qui vous interpella ?

En photographie, l’image de Rémi Robillard sur la jeunesse.

Et votre première lecture ?

Je ne m’en souviens plus !

Quelles musiques écoutez-vous ?

Je n’écoute pas de la musique, je me nourris de musique lorsqu’elle me plaît.

Quel est le livre que vous aimez relire ?

Je ne relis pas les livres mais si je dois faire un choix de relecture ce serait celui de Gabrielle Wittkop La marchande d’enfant, non pour la polémique mais parce que cette écriture est pour moi de la pure littérature.

Quel film vous fait pleurer ?

Le dernier film vu au cinéma Manchester by sea.

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?

Une personne avec ses rêves ainsi que différentes scènes photographiques.

À qui n’avez-vous jamais osé écrire ?

Personne, J’ose. Le regret est effroyable, c’est la pire des choses !

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?

Saint-Pétersbourg.

Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?

Les photographes. J’apprécie aussi énormément les écrivains japonais pour leur imagination et les dames anglaises du polar.

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?

Une certaine œuvre sous cloche de verre de l’artiste Marie-Françoise Valois.

Que défendez-vous ?

La photographie.

Que vous inspire la phrase de Lacan : « L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas » ?

Neurone de tête !

Que pensez-vous de celle de W. Allen : « La réponse est oui mais quelle était la question ? ».

Typique de Woody ! non ?

Quelle question ai-je oublié de vous poser ?

Certainement beaucoup et merci pour l’interview.

Photographie à la Une © Pascale Miller.

Be first to comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.