Bruce LaBruce

Du rififi dans les certitudes.

Bruce LaBruce, « Born to Be Wilde » à la Galerie Nivet-Carzon, Paris du 05 mai au 04 juin 2016.

Après le Moma de New York, c’est à la Galerie Nivet Carzon de Paris (et dans un lieu tenu secret) que Bruce LaBruce expose pour la première fois en France ses travaux photographiques et vidéographiques. S’y mêlent le sacré et la pornographie au milieu de pietà équivoques. Ce qui est lié au mal selon les religions monothéistes prend des virages imprévus : le génital et l’organique se marie à une certaine idée du divin. De la métaphysique à l’érotisme il n’y a donc qu’un pas.

© Bruce LaBruce

© Bruce LaBruce

L’artiste le franchit à travers ses corps sublimés de manière intempestive. LaBruce interroge nos plus grandes peurs (entre autres l’exclusion, la monstruosité, le transgenre) par ses représentations. Elles vont aux limites du possible. Et la transgression devient, plus qu’un témoignage, un plaidoyer pour la différence, l’appréhension du sacré et quête du sublime.

Chaque prise transforme le corps en une lanterne magique d’où jaillissent des images baroques de créatures inattendues. Surgit de la « difformité » génitale parfois une forme de mystique. Elle bouleverse le rapport au merveilleux, les codes éthiques et des valeurs esthétiques. La mécanique des femmes est ainsi modifiée selon un mode d’investigation qui se veut (presque) entomologiste. La démarche visuelle devient une récriture de la réalité. Le créateur ne cesse de venir se frotter à la matière des corps et des identités. Chaque image est donc un travail expérimental de composition et de structures. Les « narrations » permettent de travailler autant l’essence du genre, de la photographie et du cinéma.

© Bruce LaBruce

© Bruce LaBruce

L’œuvre ne tente pas pour autant à créer du fantasme érotique. Le Canadien traque la précision d’un langage sexuel et ce que Calaferte lui-même nommait sa « matière érotique ». Le créateur s’inscrit donc en faux contre l’imagerie commerciale et l’érotisme en tant que produit manufacturé. Pour LaBruce il s’agit plutôt d’une notion philosophique et spirituelle. Il l’explore à travers ses œuvres et cherche à montrer le lien qui lie l’être dans la manifestation de ses désirs à une vérité intime.

Bruce LaBruce en 6 dates :

  • 3 janvier 1964 : Naissance à Southampton au Canada (Ontario).
  • 1991 : Réalise son premier long métrage, No Skin Off My Ass.
  • 1996 : Hustler White.
  • 2004 : The Raspberry Reich.
  • 2014 : Gerontophilia.
  • Mai 2014 : Préside le jury de la Queer Palm au Festival de Cannes

Vernissage(s) :

  • Vernissage le Mercredi 4 mai à la Galerie Nivet-Carzon en présence de l’artiste, de 18h à 21h.
  • Le restaurant le Braque ouvre son espace d’exposition d’art contemporain (vidéo et pièces) et accueille le vendredi 6 mai à partir de 19h dans ses caves voutées-Troublées- underground l’exposition du tumultueux cinéaste et photographe canadien Bruce LaBruce.

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