Parfois le vide.
Le 12ème jour. Il a fallu attendre le 12ème jour de ce des roque se veut, qui se dit porteur du monde, engagé dans une vision politique. C’est par miracle selon les dires d’Olivier Py qui affirme lui-même n’avoir pas prévu de ligne précise dans sa programmation mais que voulez-vous, on n’échappe pas à l’histoire.
Et ce dimanche 17 juillet, à 11h30, au jardin de la rue Mons (qui vibre encore des mots brûlant d’Attitude Clando de Dieudonné Niangouna ou de Épilogue d’une trottoire d’Alain Kamal Martial) enfin a résonné la parole incandescente, acérée, percutante de Jean Luc Raharimanana disant les mots de son dernier « poème » – Parfois le vide (à paraître en mars 2017 chez Vents d’ailleurs).
Ici, pas de faste inutile. Rien que de l’essentiel et de la beauté, de l’évidence et de la force ce qui suffit lorsque les mots sont pleins au sens où l’être humain peut être quand il porte en lui le poids de l’Histoire et de son histoire et qu’il le porte à un niveau si haut de conscience et de poésie. Et ses mots qui fouaillent les couleurs de notre monde nous emmènent loin des hébétudes et apitoiements paralysants. Ils disent nos responsabilités, nos évitements, nos empêchements du haut de nos prétentions occidentales à voir et sentir l’orgueil et l’insoutenable légèreté de ceux qui ont tout à nous apprendre de la liberté. Entendons de cet endroit ce que la parole peut dire en tirant par la queue, en les étirant jusqu’à l’absurde les mots « mondialisation – vote – crise ».
Superbement ponctuée, relayée, accompagnée par la partition d’une chanteuse (magnifique passeuse de mots par la voix et le corps) et de deux musiciens vibrants, la voix de Jean Luc Raharimanana nous emmène loin. Saluons l’initiative de RFI qui donne la parole à d’autres histoires du monde. Un seul regret, le caractère unique de cette mise en lecture car nous aimerions pouvoir dire allez-y.
La mise en lecture de Parfois le vide sera diffusée sur les ondes de RFI le 7 août 2016 et disponible en podcast sur le site de RFI.