Felicia Fredon et Katharine Cooper

Les envoûtées.

Beau livre, « Cigarette rousse », Éditions Le Renard Pâle.

Dans les portraits de nu de Katharine Cooper il y à là des nuits blanches, des marges de clairs obscurs. Les corps se mêlent en une lisière indécise au sein de cérémonies secrètes qui se situe entre le réel et le rêve.

Surgit une langueur ineffable pleine de silence et parfois un agacement lorsque la femme est contrainte à des obligations quotidiennes. Les vagues ou les volutes sont parfois pudiques, parfois ironiques mais toujours sensuelles et ironiques. Felicia Fredon les souligne. Le corps devient parfois une flamme posée en fumée. Parfois il annonce une fusion, souvent elle est négligée. Mais tout ce qui tient écarté le voyeur, le mord. Il est le nègre blanc du fantasme ou si l’on préfère son esclave consentant.

Katharine Cooper porte au seuil de l’amour mais pas plus loin. Et Felicia Fredon semble en témoigner parfois avec humour de sa présence. La noblesse de la nudité étend son espace. Mais l’image ne fait de la femme qu’une ombre passagère. Elle ne rapproche pas forcément. Mais éloigne l’anéantissement du monde. Le nu reste la forme la plus accomplie d’une impossible communauté tant elle a plus la saveur du rêve que de la réalité.

Photographie à la Une © Katharine Cooper.

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