L’intimité des stars.
EXPOSITION « Polaroids and more » par Gian Paolo Barbieri jusqu’au 27 juillet 2019 à la Galerie 29 Arts In Progress, Milan.
Gian Paolo Barbieri, venu très jeune du Sud de l’Italie à Rome, reste un des photographes majeurs par ses portraits effectués dans les années 50 et 60 avant que les paparazzis s’emparent du monde des stars qu’il avait (entre autres) su capter dans leur intimité. Marcello Mastroianni, Giulietta Massina, Fellini sont saisis avec une originalité rare.
C’est le cas aussi de Gloria Swenson saisie en torsion dans un jardin italien et surtout Pasolini dont il saisit un portait si parfait qu’il refusa de le vendre. Il est vrai que pour lui Pasolini est un prince : « Il semblait ne pas me remarquer même quand je m’approchais pour le photographier de près. Je tournais autour de lui pour trouver le meilleur éclairage. Il avait l’air de se rendre compte qu’il devait poser longuement pour que le résultat soit bon. ». Ce qui est vrai pour le réalisateur et poète italien l’est aussi pour Pound – un des rares à pouvoir approcher le poète américain reclus en Italie.
À l’inverse des images de haute sophistication que Barbieri met en scène dans son studio et qui sont fait la renommée de l’artiste, ces polaroïds sont devenus des empreintes de spontanéité et d’invention tonique et ironique et permettent de préparer un monde hybride entre fiction et réalité. Le tout non sans une touche d’ironie insidieuse. L’égérie, le modèle deviennent des mythes plus ambigus et mystérieux que ce qu’elles ou ils sont dans les photos « officielles » de mode. La vie semble saisie sur le vif là où la femme reste la fleur de son secret.
Image à la Une © Gian Paolo Barbieri : Lynn Coester, Milano 1991 – Polaroid Type 55 Positive, unique piece. Courtesy of 29 Arts in Progress gallery.
