Noir sur blanc.
Assaut de lumière sur la blancheur du corps des femmes qui pourrait faire dire une nouvelle fois à Baudelaire : « Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne / Ô vase de beauté, ô grande taciturne ».
Yeux ouverts, yeux fermés la narration perdure. De telles femmes restent sur la rétine. Chaque photographie explore la surface du corps et sa profondeur. Et soudain des mots reviennent : « Judas leva les yeux et il vit la nuée lumineuse, et il la pénétra. Ceux qui se tenaient en bas entendirent une voix provenant de la nuée, qui disait : …grande génération, …image… ».
Mais le mouvement narratif n’est pas achevé, loin de là. Une rêverie perdure en masses d’informations minuscules et étagement de profondeurs. Un principe de lumière qui transforme le corps en mythe par enveloppements successifs de visions emboîtées.
Le désir n’a jamais fini d’être conté. C’est un miroir mobile sur un réseau mouvant. La narration est le miroir second d’une glace sans tain. Il laisse voir à travers toute femme ce qui se profile même lorsque nous fermons les yeux.
Image à la Une © Kate Detraz.