Dialectique des images.
Les manteaux de visions de Gisèle Didi sont de diverses fourrures. Ils se réduisent parfois à un petit minou. Leurs propriétaires les exhibent fièrement et quel que soit leur âge. Et ce pour une raison majeur : la photographe les mets en confiance. Tout son travail repose sur cette empathie. Dans sa famille comme avec les « autres » (d’Ukraine ou de New-York par exemple) elle crée des clauses de confidentialité au sein même de l’exhibition a priori la plus radicale. Avec Mary Read, des jumelles ou bien d’autres comme les femmes à nattes ou celles qu’elles emboîtent se crée un long parcours, un journal de vie. La valeur humaine et l’esthétique de la vérité prévalent sur celle dite « de charme ».
Dans ses autoportraits (l’artiste se dit narcissique ce qui serait à « bémoliser ») comme dans ses photos de voyages demeure la quête d’un possible. Le corps avance parfois comme un animal sauvage que l’artiste approche comme d’un point d’eau afin d’étancher sa soif d’image. Il y a là des aveux (enfin presque), des histoires. La femme reste pratiquement toujours le point convergent des itinéraires que Gisèle Didi étalonne dans son livre. Le corps féminin vaut mieux que de belles journées en plein soleil. Vêtue ou nue en émanent des visages qui face au regard de la photographe ne connaissent pas l’ennui.
Image à la Une © Gisèle Didi, Having fun, Autoportrait, dyptique, 2018, Instax mini.