Mère coupable, fille courage.
« Coupable », installation photographique dans une boite fixée sur une colonne antique, bleu Klein. Photographies, clous, sachets, papier toilette, objets et substances diverses. Première présentation 15 mai 2017.
Dans les photos de Gisèle Didi demeurent un caractère quotidien et distancié. Les deux cohabitent harmonieusement et s’articulent autour des aléas du sens et de la perte de cadre de références. L’humour y sauve le monde selon une visée impertinente là où tout glisse imperceptiblement hors du temps dans la fébrilité d’un cocon d’émotion ouverte aux quatre vents. Sous la caresse s’approche l’instant magique d’une dérobade du cœur de l’autre côté du miroir. Parfois le paysage se couvre d’un duvet pubien ou s’évapore dans un nuage de tendresse filiale. Cohabitent autant l’impertinence de l’éphémère que la permanence du mystère.
La peur s’étiole, la détresse s’apaise, l’ironie les dissout afin que l’âme s’envole au-delà du cercle de l’imaginaire. À fleur de peau, s’y ébauche parfois une romance sans parole puisque les images n’ont pas besoin de mots. S’y croisent passants et passantes dans ce qui tient d’un journal que l’artiste présente parfois sous forme de conférences ou prestations loufoques et équivoques. Tout demeure sous l’aspect d’un cheminement sans but, d’une certitude sans chemin. Photographier revient à tenter de savoir ce que font les images en les photographiant. Saisissant visages et corps ; Gisèle Didi y glisse son regard et le nôtre sans jamais s’y noyer eu égard à son besoin irrépressible de liberté.
Photographie à la Une © Gisèle Didi.