La mezzanine, le dernier récit de Catarina Quia

Testament.

LIVRE « La mezzanine, le dernier récit de Catarina Quia » par Anne-Marie Albiach, Collection La Librairie du XXIe siècle aux Éditions du Seuil.

D’Anne-Marie Albiach on connaissait jusque là des textes minimalistes et de recherche centrée sur le palimpseste. L’ensemble constituant une surface de réparation, c’était au lecteur de jouer avec le dispositif, d’éclairer le rébus. Images et scènes furtives rythmaient la pulsation, appelaient le rêve, un espace de l’esquisse, du fragment. Le tout la rapprochait de la poésie objectiviste américaine dont Louis Zukofsky fut le chef de file.

Anne-Marie Albiach © Claude Royet-Journoud .

Ce texte publié sept ans après la mort de l’auteure tranche sur sa production précédente. Anne-Marie Albiach l’avait d’ailleurs retiré de Cinq de cœur : ses œuvres complètes publiées en 2014 chez Flammarion. Néanmoins son compagnon (le poète Claude Royet-Journoud) publie les trois cahiers qui constituent ce livre.

Il est le fruit d’une expérience paroxysmique au moment où la poétesse erre au bord de la folie et se vide de ses mots à mesure qu’elle remplit ses pages en une urgence dans ce qui tient d’un roman paradoxal. Les codes narratifs font que le personnage en perdition est remplacé par l’auteure qui décide d’entrer dans cette « fiction » au moment où « Catarina Quia écrivait désormais dans un cercle. Elle ne savait pas de qui ou d’où ce cercle émanait ».

La question – au delà de l’expérience de la folie qui conduit l’auteure à l’asile psychiatrique – reste la suivante qu’elle définit elle-même : « Pourquoi chercher la fiction ? Comment appréhender le réel ? ». La question reste ouverte dans cette porosité entre le réel et l’imaginaire, l’expérience littéraire et existentielle.

Image à la Une © Éditions du Seuil.

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