Père et repère.
Roman « Rentrée des classes » aux Éditions art&fiction à paraitre le 17 septembre 2017 (256 pages, 14€).
La mort du père rend le monde dépeuplé pour l’héroïne du beau livre de Laurence Boissier. Lors de la rentrée elle se trouve désemparée avant que peu à peu de nouveaux rapports, de nouvelles rencontrent se tissent. Si bien que au-delà de la place vide, un remplissage a lieu de l’école des Pâquis à l’immeuble de la rue du Mont-Blanc, des bords de lac et jusqu’à un musée étrange. Tout cela ne se fait pas sans heurts mais les territoires se déplacent afin que la vie trouve un nouveau cours sans perdre la mémoire de l’ancien.
Qui donc au fond de soi peut s’y reconnaître ? Parfois le cœur hérisson se noie dans des flaques en une suite de mini sagas et de courtes élégies. La romancière ramasse le réel pusillanime, débordant, versatile. Mathilde – l’héroïne – demeure à la poursuite de son être. Elle cherche au milieu de son désordre, dans le tumulte ou le silence de la ville. Le livre indique des lignes, des signes, un relevé sismographique. Peut-être un jour elle oubliera le matin où elle a posé la veille ses vêtements. D’abbesse elle deviendra femme. Loin du corps de mots fait pour le disparu. Peu à peu le droit fil dont elle fut échu sinon se coupe du moins ne l’empêche pas à devenir qui elle est, ce qu’elle devient. Le retour à la vie se fait par celui à la ville. Sans quitter ses amarres mais en jeter l’ancre autrement.
Image à la Une © Éditions art&fiction.