« Melissa Steckbauer », du 8 novembre au 19 décembre 2015, Skopia – Art Contemporain, Genève.
Melissa Steckbauer proposent par ses portraits la vision désinhibée sur divers types de sexualité comprenant entre autres, voyeurisme, domination, transsexualité et fantasmagorie.
En choisissant les pratiques sexuelles comme terrain de démonstration, l’artiste – selon divers types d’inserts et d’hybridation – lève le voile sur la complexité et les régions paradoxales des désirs. Ce que l’être n’ose même pas fantasmer et cherche à cacher l’artiste l’exhibe. À la soustraction se substitue une suite d’additions selon une corporéité par laquelle le médium travaille la réversion figurale qui demeure trop souvent frugale et factice. Ici et à l’inverse l’imaginaire se déplie et se déploie en devenant un lieu de morphogenèse.
Par l’effet classique de pans surgit un espace hérétique. Il exalte la vie et tue tout maniérisme dans la peinture. Il ne s’agit pas de la nier mais d’enlever le regard dévot qu’on lui accorde afin de le remplacer par un regard plus païen. Quant à la photographie elle n’est pas seulement figurative : elle devient figurale. Dans les deux cas un bouleversement du corpus iconographique de l’érotisme a lieu. L’art ne fait plus passer du fantasme à son reflet imité : il l’initie. Et même au delà même de ce que notre « imagination morte » (Beckett) se refusait d’ « imager ». Émerge une joie là où le soyeux laisse place à l’accident de parcours. Nous y sommes non jetés mais invités. C’est selon Melissa Steckbauer la manière de préférer la splendeur de l’aurore à la douleur du crépuscule, donc rester dans une perpétuelle jeunesse sinon du corps du moins de ses désirs.