« Marcel Miracle », Espace Martiningo – 4 Rue Marc Claude de Buttet, 73000 Chambéry. Du 19 septembre au 03 octobre 2015.
Dessinateur, collagiste, géologue et poète Marcel Miracle a parcouru le monde et ses déserts sur les traces de Malcolm Lowry et de Georges Perec. Il connaît l’eau glauque irisée d’huile où flotte l’aile arrachée d’un goéland de ports embarrassés de balles de coton, de tas de charbon et de containers bleus. Il reste séduit par les noms magnifiques peints en blanc sur la coque des bateaux comme par les tatouages de sbires et de dockers comme par la danse jaune des grues. Au Sahara il prend le thé et dépanne des caravanes de Land-Rover. De son premier amour il garda une photographie. Mais elle passa du portefeuille au tiroir puis fut déchirée un jour de blues et connut le caniveau.
Les manteaux de visions de Marcel Miracle
Miracle (dont le nom est créé de ses deux initiales identitaires auxquelles se sont adjointes en vrac les lettres du mot « arc en ciel ») fait souvent fait sa valise ou son sac. Il y glisse un os de silex, le fil du rasoir, un bloc Rhodia, un savon, un couteau de poche, un petit dico, un atlas pour de bien longues routes. Et entre temps il crée des œuvres aussi profondes que drôles et qui ne ressemblent à rien d’autres. S’y croisent un satori recouvert d’une cape noire, le ricochet d’une agate, des brassées de phonèmes, des coucous plus ou moins suisses et les pics-verts. Miracle imagine entre abscisse et ordonnée les courbes du vol des mouches et se souvient de Gary Cooper comme des lacs minuscules du Haut Valais. Ses œuvres deviennent parfois des bâtons dans la neige : des oiseaux s’y perchent pour échapper aux peuples des hyènes.
Les manteaux de visions de Marcel Miracle
