La vie dans les plis.
« La Mue » avec Gabrielle Jarzynski du 16 au 29 mars 2017. Point Éphémère, Paris.
Dans ses dessins, photos, installation Lucie Linder affectionne les situations paroxysmiques où les vies s’échouent pour ne laisser parfois visible que peau ou oripeaux. Le propre d’une telle œuvre est d’offrir une suite de digressions plus passionnantes les unes que les autres sous couvert de fiction mais aussi de réflexion dans un registre insidieux ou ludique. Plaies et restes offrent un univers déboussolé et chamboulé. Tout demeure en sursis. Et il arrive qu’au-delà de telles limites il n’existe plus de billets valables…
Traces, preuves, références, indices, legs et restes portent au bord d’un précipice : l’être humain peut se perdre, errer. Lucie Linder engendre ainsi sa propre « vérité » multiple et une là où l’image à la fois respecte mais tout autant échappe aux critères classiques de composition. Les personnages restent sans visage, convulsifs et vulnérables. De telles héroïnes vont et ne vont pas bien à la fois. Elles flottent étrangères aux spéculations mais acceptent les commentaires que leur créatrice réclame de ses vœux. Aux adeptes des mots les plus simples d’en faire bon usage pour expérimenter les labyrinthes de l’artiste et emprunter ses carrefours là où s’extrapole une cristallisation nouvelle.
Photographie à la Une © Lucie Linder.