Mademoiselle Colvéole

Anaïde De Pachtère a créé un concept, tout un univers artistique autour d’une figure simple et connu de tous, la cocotte en papier. Rencontre.

Prenez un carré de papier, on rabat on plie, on rabat et on plie encore… Voilà ! La petite cocotte que tout le monde connaît est prête. Celle qui a fait, et fait toujours, la joie des écoliers dans les cours de récréation. Le petit pouce et l’index coincés dans les quatre coins, « Dis un chiffre entre 1 et 10 ». La danse des doigts peut commencer… Cela vous revient ?

De la genèse de la cocotte.

Anaïde a fait de cet origami le point de départ de son œuvre. Étudiante en architecture à Grenoble, « l’art lui manque », elle intègre alors le master Espace et Design à l’Ecole d’art de l’agglomération d’Annecy (ESAAA). Un problème de santé vient perturber sa vie de jeune étudiante. Durant sa convalescence, elle rééduque sa main, qui a perdu sa motricité, en réalisant des pliages.

« En m’appropriant cette petite figure, volume ancré dans l’inconscient collectif, j’ai décidé de la transcender, de la décliner, et c’est alors que j’ai découvert un champ des possibles extraordinaire ». Elle décide d’en faire son sujet de diplôme: « Recueillir 10 000 Colvéoles ». En utilisant les réseaux sociaux, elle va réussir son pari. Son appel au don de Colvéoles est lancé, et son « idée » prend alors la posture d’une œuvre, ou la transformation d’un concept en création « surgissant de son temps, et dans son temps » : voici là une illustration de la fabrication d’une œuvre inscrite dans sa génération ; du réseau au rés’art il n’y a qu’un pas. La cocotte en prend de la graine, s’anoblie en se popularisant !

Plus de 14 000 Colvéoles.

« En 3 mois, j’ai reçu plus de 13 000 Colvéoles pour mon diplôme. Entre temps, Anaïde dépose le nom: alvéole + collectif = Colvéole. Un déferlement ! Sa boîte aux lettres sature; « C’est un don dans le vrai sens du terme, un don artistique. Je n’ai pas proposé de deal aux gens, ils ont répondu sans rien attendre en retour, juste l’envie de participer à cette œuvre qui, d’un carré de papier de 15 cm sur 15, devient monumentale ».

Et après?

Et bien après, c’est éternité. « La collection Colvéole » ne sera pas fermée, et même si je crée aujourd’hui d’autres œuvres qui n’ont rien à voir, les Colvéoles continuent d’arriver, sur des papiers de journaux, des punitions ou des feuilles d’impôts ». L’éternité c’est long, surtout vers la fin » selon Woody Allen… Colvéole un jour, Colvéole toujours  !

Découvrez le monde d’Anaïde…
Ses Colvéoles déclinées à l’infini et ses habits de lieu…

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