Mariette

Anges et démons.

Mariette, « Poupées et Tabous, le double jeu des artistes contemporains », du 18 mars au 26 juin 2016, Maison de la Culture, Namur.

Les poupées de Mariette appartiennent au champ d’une révolte souterraine et intime. L’artiste fait penser aux femmes Mayas créatrices d’étranges figurines faites de divers morceaux. Néanmoins celles de Mariette sortent des traditions. Elles sont menaçantes et fantaisistes. Elles possèdent un potentiel métaphorique complexe et puissant. Elles soulèvent de nombreuses questions au sujet de la féminité, de la maternité, de l’innocence, de l’enfance, de la religion.

Mariette (2)

Nul folklore en cet arsenal. Surgissent d’étranges icônes de notre civilisation occidentale. Fondées sur l’insolite chaque pièce permet d’entrer dans le domaine de l’insondable jusque par le ventre ouvert de certaines d’entre elles. Complexes et composites ces poupées tiennent de l’histoire des Mystères du Moyen-âge comme de l’aventure plastique postmoderne (Annette Messager par exemple). S’y conjuguent diverses combinaisons et agglomérats de signes, d’objets et de matières pour souligner le mariage de l’innocence et de la violence. Populaires et enfantines, contemporaines et savantes de telles œuvres en leurs juxtapositions insolites mettent au défi les attentes visuelles. S’y mêlent des éléments sombres et menaçants et d’autres plus en clarté et en charme. L’ensemble communique un sens perturbant.

Ajoutons qu’en dépit de ses reliques Mariette ne discute pas avec des spectres : elle les quitte en les accouchant pour que l’être en sorte. Surgissent le silence de l’âme et surtout le bruit de l’inconscient. Celui-ci trouve enfin, plus que ses chuintements, ses propres images.

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