Locataire avec grands ducs et duchesses.
Claire Morel (texte de Kenny Ozier-Lafontaine), « Miettes », A-over éditions, Saint-Etienne, 2016, 15 €.
Claire Morel touche la lune en faisant pivoter ses personnages. Elle les lie entre eux de manière imprévue. Ils s’agitent en tous sens selon d’étranges aiguillages. Si bien qu’ils évitent les entrechocs et trouvent des échappatoires. Certains restent tête en bas et les bras étendus accrochés à d’autres dont les « ailes » sont repliées. Aucun de lâche prise. Open bar, buffet à volonté. Des gardiennes font le gué, des butineuse montent patte blanche. Obéissance et dévotion vont de paire en un écheveau, un nid. Les timides sont aussi nombreux que les amoureuses, toutes sont des marmottes prêtes à des éducations sentimentales d’un nouveau genre.
Des lions dorment ou se reposent. Au sol ou en suspens. Ils ne font rien : restent « tranquillous ». Juste parfois une ascension fainéante. D’autres ressemblent à des éléphants humains dont une souris tente la trompe, la grignote (joie de la flibuste). L’ouverture d’esprit est toujours là comme lorsque la créatrice s’amuse à caviarder des livres – biffant parfois le titre, le nom de l’auteur voire le texte lui-même. Chaque image est un terrier : comme une renarde l’artiste en vide les lapins pour une nouvelle déco, un agrandissement par sers soins.