Muriel Moreau

Cortex et rhizomes.

Exposition du 09 au 30 avril 2016 à la Galerie Deneulin, Barraux.

Dans le formidable cortège de ses eaux fortes Muriel Moreau offre aux soldats inconnus qu’on nomme voyeurs ou petits lapins de terre, des images organiques sillonnées de rhizomes. Le regardeur se retrouve en face de corps étranges ou d’une carte du tendre d’un territoire ignoré des dieux. Faisant de nous des égarés provisoires, l’artiste rappelle qu’on n’est rien, à personne et pas même à soi-même. Ses œuvres prouvent que l’identité reste toujours à chercher au delà des surfaces. L’artiste en fait le deuil pour que se voie enfin ce qui se passe dessous.

Elle n’a rien d’une Narcisse mélancolique. Elle devient mante peu religieuse qui montre les gouffres cachés afin de préserver maladie de l’idéalité. Il convient d’entrer dans ses masses (car l’âme y est soluble) et de préférer l’« impureté » de telles images à la caserne d’une prétendue pureté. Muriel Moreau écarte de toute erreur mystique par effet de « viande » comme aurait dit Artaud. Surgit une féminité particulière. La vie n’est plus dans les plis : elle tient aux fils de réseaux poétiques. Et si une telle vision tue l’anthropomorphisme par la disparition du corps, elle fait surgir les hantises qui nous hantent, révèle ce que se cache sous la robe des fantômes des êtres et du monde. Par effet de miroirs échevelés émanent un surgissement volcanique et une sidération insidieuse.

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