Oh les femmes ! Anne Sarda les fait parler

Exposition d’une plasticienne pour une cause féministe.

« Ô femme ! Femme ! Femme, créature faible et décevante » vraiment Beaumarchais ? Mais la femme est bien plus que ça ! Elle est plus qu’une idée utopique ou dévastatrice qu’un homme a exprimé à son égard.

Certains parlent de la femme comme une victime, comme un bouc émissaire qui est là pour se taire. Mais qu’en est-il vraiment ? Et où va la femme ? Cette créature aussi forte que mystérieuse. Telle une sirène dévorant les marins et parcourant le vaste océan. La femme se veut libre.

L’artiste, Anne Sarda, plasticienne, nous a présenté ses « pépettes indignées » lors de son exposition : « Quelle heure est-elle ?  »

Une histoire de temps et de domination. Le temps, masculin, rappelle « l’Homme », non pas l’homme en général mais bel et bien le mâle fort. Celui dont l’histoire nous fait l’éloge depuis toujours. Tandis que l’heure est féminine et remplie de grasse. Anne explique  « Je n’ai jamais dit quelle heure est-il mais toujours elle !  » En effet, quand nous y réfléchissons ça parait logique, cependant ça ne l’est pas. Et si on allait plus loin ? Le temps, masculin, montre son pouvoir, il établit les règles de domination, puisque le temps est ce qui nous tient en vie, contrôlant notre destiné du début jusqu’à la fin. Alors que l’heure, elle, donne la cadence, elle morcelle le « Temps » grâce aux chiffres. Temps suprême, temps purement masculin. Changement de cap, tout est calculé, l’heure domine le temps ! Ainsi Gabriel Marie Legouvé disait vrai : « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Il avait tout compris, ou du moins compris ce que les féministes revendiquent. Le droit d’exister ? Une ombre cachait se dévoilera.

Et si ces ombres étaient les « pépettes indignées » ? Elles représentent les femmes modernes du monde entier. Exprimant leurs sentiments, leurs pensées sur la condition féminine d’aujourd’hui. Triste réalité que sont les problèmes rencontrés tels que les stéréotypes, la violence, les inégalités. Dominant, dominé, il n’est question que de ça. Est-ce un jeu ?

Oh les femmes ! Anne Sarda les fait parler (1)

En attendant les règles, le combat est mis à nu par ces « poupées » faites de clous, de fils et de nœuds aux multiples couleurs. Mesurant à peine 10 centimètres tout au plus, c’est armées de leurs pancartes qu’une centaine de silhouettes féminines lèvent leur voix. Elles crient tout haut ce que certaines femmes n’osent à peine penser tout bas. Par honte, par peur ? Peu importe les motivations qui poussent les femmes à rester muettes, Anne Sarda a la solution. L’artiste les a faites parler : « Ni putes, ni soumises » ; « Arrête de me siffler, je ne suis pas un chien ! » ; « Ni à prendre, ni à vendre » ; « Nos désirs font désordres » ; « Je ne suis pas un objet » ; « Si j’accepte d’être ton épouse je ne serais jamais TA femme » ou encore « Je suis la femme de ma vie ». Aucune question seulement des affirmations montrant la détermination de la femme de demain. Des messages forts pour toucher des esprits libres ou sur le chemin de la liberté, qui parlent, qui pensent. Nous sommes visées.

Les pépettes par ci et par là. Tout le monde a déjà entendu dire « j’aimerais avoir des pépettes », où le mot signifie l’argent. Pourquoi cette appellation ? Cela va à l’encontre de l’idée de la figure libre et féministe, qui se veut tout autre chose qu’un objet ! Cependant, « pépette » est aussi un surnom affectueux. Et c’est préférable, tels que « mistinguette », « nénette » ou tout ce qui finit par – ette, c’est chouette ! « Ce n’est pas si facile d’être une femme libérée ». Les surnoms permettent alors un sentiment de proximité, une relation intime et la création d’un lien de sympathie entre elle et l’observateur. Ce petit bout de femme qui – j’aime à croire – se cache dans chacune d’entre nous. Toutes les nationalités sont présentes donc pas de jaloux et aucune distinction ! Puisqu’une femme reste une femme dans n’importe quel pays du monde, comme un homme est un homme peu importe les origines. Nous sommes identiques, individus composés d’un grand nombre de défauts, souffrant et pourtant qui éclatent de rire à la moindre bêtise. Ce sont les sentiments qui nous font être humain. Ces « pépettes » permettent cette identification et cette humanisation : colère, amour, chagrin, susceptibilité…

Des pépettes aussi complexes que les êtres humains, nouées de problèmes. Le nœud a toute une signification. Dans le dictionnaire nous pouvons trouver cette définition : « entrecroisement qui réunit étroitement deux brins sur lui-même ». Autrement dit ce sont les problèmes que l’homme alimente. Objets de discordes, des malaises, des détails qui augmentent notre mal être au point d’avoir « le nœud au ventre » que ce soit pour une féministe ou non. Une seule et même fonction, empêcher quelque chose de s’échapper. Il est prisonnier, prisonnier de lui-même tel que le nœud en huit pour amarrer un bateau, le fixant fermement au port, comme un chouchou pour les cheveux. Les problèmes nous restreignent dans notre liberté. Cependant une notion est évoquée et tout problème a sa solution. Nous sommes les seuls capables de nous délivrer d’une emprise selon nos choix, nos actes, nos paroles. Tout est question d’une prise de conscience et de volonté.  Le nœud est l’inverse même de la liberté tant désirée.

Oh les femmes ! Anne Sarda les fait parler (3)

Selon l’idée de l’artiste, ce lien a été choisi pour permettre à ses créations, (après avoir était donné à une personne), d’être dénouées. Ainsi le nouveau « propriétaire » exprimera l’histoire de la pépette et pourra même lui donner un métier. C’est une personnification de cette poupée, lui donnant vie et libre choix. Ce n’est qu’un coup de pouce du destin. Comme Dobby, l’elfe de maison dans Harry Potter. Son maître peut lui donner un vêtement pour qu’il soit libre. La chaussette a donc été son salut. Adieu l’esclavagisme et bonjour la vie.

Domination quand tu nous tiens ! Le nœud est défait et détaché. Avec toutes les histoires des pépettes Anne Sarda créera un livre. Semblable à un mémoire de toutes ces femmes libérées qui se sont battues pour garder des traces de leur passage. Il faut sans cesse se justifier, exister pour ne pas être oubliée. Depuis 1793, nombreuses femmes se sont exprimées pour que nous puissions exister. – Même si le chemin est loin d’être fini – Nous pouvons alors parler des figures féministes telles que Olympe de Gouges, Blanche Edwards, Olga Petit, Marie Curie, Jeanne Chauvin, Simone de Beauvoir… ce ne sont pourtant pas des femmes qui manquent à l’appel. Toute ensemble pour une seule et même idée : la liberté.

Ces « pépettes » révèlent notre humanité, elles expriment nos sentiments de la haine à l’amour. L’exposition éveille nos sens et réveille une petite flamme, une mini femme qui grandit doucement au fils des années, pour comprendre des choses de « grandes personnes ». Est-ce une étape vers la sagesse ? Dans un monde bien trop grand aux multiples stéréotypes, où va-t-on ? Telle une mini révolution qui se crée, ce petit bout de femme permet d’avancer dans notre société. Être fière de qui nous sommes, une seule idée en tête nous envoler tel un phénix à chaque nouvelle épreuve que la vie nous réserve. Prête à affronter des montagnes, à être son idéal, créer son parcours et se dire sans honte : c’est cette femme que je veux être le reste de ma vie.

Be first to comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.