OObèse

La douleur à l’envers.

ROMAN « OObèse » par Jacques Cauda chez Z4 Éditions, 112 pages, 14€.

Chez Cauda l’excès de la débauche (pas seulement verbale) crée une dimension de l’existence humaine souterraine en organisant la suspension du raisonnable et de toute contention. Il s’agit de sortir de l’extase même si elle a lieu là où l’éros rejoint thanatos en des expériences parfaitement fulgurantes et insanes. Mais la coïncidence des opposés n’est pas instruite par l’auteur pour leur résorption dans une unité supérieure. Bien au contraire.

Toute synthèse positive est exclue. La seule « théologie » possible est négative, triviale en un récit pornographique revendiqué comme tel. Là où même le porno  se rabaisse (ce qui peu sembler un comble) à l’abjection et l’horreur mais toujours de manière ludique. À l’inverse de l’érotisme chez Bataille, la fiction pornographique ouvre sur une expérience visant à détruire l’homogénéité du discours ou du savoir voire du rire lui-même qui devient volontairement outrageant.

Par son obésité l’homme découvre un franchissement adipeux de ses propres limites. Et la manifestation d’une dimension sacrificielle passe par des mises en scène fantasmatique sous des couches de gras. Le sacrilège s’accompagne d’une profanation systématique des « accessoires » du culte de la jouissance. Mais celui-ci possède un ressort éminemment parodique de contre-consécration et de superposition fantasmatique entre la jouissance et l’horreur.

Image à la Une © Z4 Éditions

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