Patrick Sirot

Excès homo.

« Moi par moi », du 27 avril au 20 mai. Galerie La porte étroite, Toulon.

Il y a quelques semaines Patrick Sirot m’écrivait « On pourrait commencer comme ça, / Comme ça, / On pourrait commencer comme ça, / On pourrait commencer par-là, par-là, là, là, / Là par-là, par-là, par là » et c’est bon ce « ça » qui permet à l’œuvre de se construire puisque que ce « ça » répond au « je qui ça ? » de Beckett en lui procurant les fentes et béances nécessaires (africaines, ou non), les trous du corps par lesquels l’animal rit avant que l’agonie ne les sèche. Preuve que l’homme est un éléphant tôt ou tard, éléphants avant que son fantôme de s’ensable victimes de « ses gourdes espérances ». Il est tout autant pou parmi les poux même s’il demeure aussi célibataire qu’une machine de Duchamp.

Bref Patrick fait le Jacques pour nous entrainer dans sa tribus des « Namaquois, des Namaquas du fleuve orange qui cause Khoïsan, qui cause consonne, / Qui cause clics, qui cause claques, / Qui cause pour qu’ça sonne et ça sonne ». Et l’artiste nous peint et dessine comme personne. Aux mots dits il préfère des êtres maudits aussi hurlants que drôles. Des ducs caduques sont nus sur des docks et les vers se nourrissent de leur belle viande et son brouillon de plis là où ne reste qu’une charpie de vieillesse sur la face grotesque de la baudruche qui nous fîmes ou nous sommes encore.

Image à la Une © Galerie La porte étroite.

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