Portraits baroques

Monstres vont.

Claire et Philippe Ordioni, « Portraits baroques », préface de J-Claude Dreyfus chez Arnaud Bizalion Éditeur, Arles, 2016, 18€.

Dans leurs portraits Claire et Philippe Ordioni réunissent l’empire et le ghetto. Ils révèlent des détresses et des tendresses en faisant œuvres de fantaisie et de fantasmagorie et en ouvrant le portrait à une vérité d’incorporation. Ils réveillent (qui sait ?) la victime et le bourreau, en scénarisant l’anonyme ou la star.

Portraits baroques, Claire & Philippe Ordioni

Portraits baroques, Claire & Philippe Ordioni

Jaillit un théâtre aux fenêtres ouvertes et closes. Des femmes aux yeux presque absents regardent le regardeur afin qu’ils comprennent que le monde ressemble de moins en moins à ce qu’ils croient. Il peut envisager et dévisager un autre ordre. Mais sans le savoir il est déjà en pays étranger.

En chacun de ces « tableaux » au-delà de l’organisation montrée, une autre géométrie cherche à cerner un en deçà. Un passage se crée vers l’autre face du semblable. Le noir et blanc assourdit l’angoisse. Les corps sont prégnants mais tout autant ensorcelés d’absence. Ils n’ont plus d’âge.

Portraits baroques, Claire & Philippe Ordioni

Portraits baroques, Claire & Philippe Ordioni

Cela devient une sorte de laboratoire du futur de l’image où l’être est transposé pour retourner à une forme de bestialité ou de cérémonial énigmatique qui élargit les énergies premières disponibles et rend réalisable ce qui parait utopique, inimaginable.

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