Le corps tel qu’il est.
LIVRES par Roland Sénéca, « Créatures » aux Éditions Fata Morgana & « Cartes à jouer du corps » aux Éditions Folle Avoine.
Roland Sénéca fait du corps un enjeu : allant à sa rencontre il le transforme sphinx. Le « distribuant » en morceaux l’artiste ne se réduit en rien à un boucher et il en tire non vanité, culpabilité ou mauvaise grâce.
Son œuvre devient une remontée, une régénérescence. Il fait revivre des légendes de l’inconscient, des connaissances perdues et des civilisations utérines ensevelies. Sa manière d’aborder le corps vaut mieux que tous les traités d’archéologie même s’il leur emprunte quelques bribes.
Par effet de noir sur blanc il décline des correspondances originelles pour retrouver une infime histoire du passé dans laquelle de telles images sont sans doute présentes telles des archétypes.
Demeure dans le cadre de chaque dessin ce qui est habitée et totalement « hors cadre ». C’est la parfaite irrégularité si nécessaire à l’art. Derrière les ombres recluses apparaissent la quête du Graal. Et Sénéca fait des êtres l’inverse de héros humains ou animaux. Il fait détester les légendes pour les remplacer par les siennes. Il faut pourtant un orgueil intellectuel pour prendre les armes et retrouver la direction des mondes enfouis, perdus, oubliés, estropiés.
Image à la Une © Éditions Fata Morgana.