Sandrine Llouquet

Princesses, grincesses.

Exposition « Chapitre 3 : les 101 Grandes Déesses » jusqu’au 05 novembre 2017 à l’Espace d’art contemporain Le Point commun à Annecy.

Sandrine Llouquet navigue sans cesse entre le corps dolent et le corps jouissant avec le plaisir du dessin en une vision particulièrement ludique. L’artiste cherche moins à baliser un territoire que de le délivrer de ses tensions pour que la vie redevienne « matière » entre compression et détente.

Le corps n’est donc en rien infinif. Il devient un mythe partiel que l’artiste ausculte avec autant de rigueur que de tâtonnement, de précision que d’esquisse. Sandrine Llouquet lève bien des obstructions en ramenant à l’expérience première de la jouissance quasi enfantine d’un plaisir délicieux et d’un éblouissement à nul autre pareil.

Ergastulum – pencil, ink and watercolor on paper – 30 x 40.5 cm – 2014 (courtesy Galerie Quynh).

L’artiste propose donc une poussée de l’éros au cœur du possible. Les œuvres ne se sont plus des stèles mais des états : la nuit y habite la lumière mais seule cette dernière fabrique les images. La créatrice soustrait la figuration à une perception aussi divine qu’animale qui dépasse un anthropomorphisme classique et narratif.

L’œuvre se rapproche des « dissolving views » de la préhistoire du cinéma, mais la dissolution est moins portée à un point de non retour qu’en un lieu où l’objectif devient  un « perdre voir » afin de détacher l’intellect d’une préhension trop logique et se rapprocher de ce que Beckett demandait à la littérature et à l’art « donner moins à voir qu’à entrevoir ».

Image à la Une © Sandrine Llouquet, Mithra Games Grand Opening, 2014, pencil and watercolor on paper, 30 x 40.5 cm.

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