Shuji Kobayashi

Parmi les ombres appesanties.

« Sheri Chiu », 2016.

À travers ses prises de son modèle Sheri Chiu le photographe nippon veut montrer qu’aimer n’est pas jouir. Mais qu’il ne faut pas pour autant s’arrêter au simple chagrin d’amour, ce sable humide de l’amertume, sa pluie d’été, sa pluie d’hiver.
Le photographe prouve que la vie est un roman photo. Mais pas n’importe lequel : un roman d’exil de ceux ou celles qui sont tombés du bateau où ils ramaient à deux.

Même vieux de mille ans tout être garde sur ce plan un cœur d’enfant. À sa douleur pas de réponses de cire, mais de circonstance. Pas de réponse militante. Quand le flux se refuse la passion reste muette. Certains sont debout d’autres couchés sur le flanc. Peu jouissent de la traversée. D’où le rôle de Sheri Chiu dont le corps devient la résistance de l’inexistant. Dans les tempêtes impossibles à résorber son enfance demeure. Elle ne bouge plus vraiment. Le compact contredit le réel anneau de l’union. Trajectoire inachevée, la femme se révèle en son essence, elle y affirme sa différence comme présence puissante et immanente dans son silence.

Photographie à la Une © Shuji Kobayashi.

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