They were my Landscape

La laideur du semblable.

BEAU-LIVRE « They were my Landscape » par Phoebe Kiely aux Éditions Mack.

Il existe dans les photographies faussement « résiduelles » de Phoebe Kiely une violence. Mais une violence énigmatique par le refus de la sacralisation du beau et l’apparent refus de maîtrise sur le réel. Il semble réduit à moins que lui-même sous forme de traces (diverses déjections) ou laisser pour compte de l’Angleterre d’aujourd’hui.

Les corps lorsqu’ils demeurent à l’image sont au-delà de la déprime et deviennent les symptômes majeur de nos sociétés dites avancées par les dommages qu’ils subissent. La solitude qui jaillit de telles prises n’a rien de métaphysique. C’est la solitude que produit le délitement, le morcellement du lien et du vivre ensemble.

They were my Landscape © Phoebe Kiely, Éditions Mack.

L’artiste scénarise la déchéance physique. Et dans ses œuvres le corps (comme le paysage) est montré comme objet formel n’appelant en rien du désirable. C’est même le contraire qui se passe. Existe une désacralisation autant du montrage. L’esthétique n’est donc plus liée à une transcendance en ce qui concerne la forme ou ce que Lacan nomme « l’objet à ».

Phoebe Kiely revendique la laideur non comme une profanation qui renvoie au diabolique. C’est le moyen de refuser le lissage de la norme de standardisation qui efface les aspérités du corps, du visage et de son décor.

Au lieu d’ériger ce lissage jusqu’à le confondre avec la propreté comme seule dignité, l’artiste renverse la donne : il fait de la laideur, de la souillure et de la saleté ce qui restitue à l’être son essentialité. Cela est sans concession mais soudain a le mérite d’exister dans l’art et loin de tout effet de spectralité.

Image à la Une © Éditions Mack.

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