Le rêve de parler.
Livre de Paul de Roux aux Éditions le phare du cousseix (8 pages, 10€).
La vie est présentée ici comme un parchemin qui se déploie. Toutefois une double rupture intervient dans le récit du rêve. Des enfants aux « âmes pures et candides » composent la classe dont l’auteur se prend pour le maître. Ses élèves sont aussi rétifs qu’appliqués. Celui là comprend qu’il n’aucun droit sur eux mais en même temps il éprouve face aux ânes à grandes oreilles un sentiment de puissance. Si bien que le rêve devient une fable : celle du droit à la parole de celui qui trouve chez ses auditeurs un moyen de décupler leurs propres forces même si ces « ânes » deviennent les chèvres d’un nouveau Monsieur Seguin avant que le récit se ferme sur une sorte d’énigme. Prouve qu’il est aussi difficile de comprendre les secrets de la vie comme ceux du rêve. Le tout dans un creuset renouvelé de la poésie. Il donne la mesure de la résonnance du rêve sur le réel, là où la « voix du maître » se marie à une vision de la vie qui de l’opacité passe à une sorte de parade qui permet de se dégager d’un chagrin et de la mélancolie par une dose d’humour que la situation et le langage engage dans ce qui est bien loin du pastiche.
Image à la Une © Éditions le phare du cousseix.