Anne Voeffray

Troubles identitaires.

« Aperti X », Lausanne, 16& 17 avril 2016.

Le « self » (plus qu’à propreAnne Voeffray (2)ment parler « selfie ») donne à voir un travail de sape salutaire d’Anne Voeffray. La femme est présente sous une inflorescence qui la prolonge et l’isole. Chaque photographie devient une stance interventionniste qui  habille de « taches » l’identité. Dès lors Anne Voeffray incarne la femme libérée de son statut d’imagerie admise et attendue. À la proposition de Duras « je traverse, j’ai été traversée » se substitue la proposition inverse « j’ai été traversée, je traverse ».

Surgit une imagerie tendre ou grave. Drôle parfois. Sous l’effet de l’écharpe, du voile, une « salissure » picturale programmée. Le geste parfait n’est plus seulement celui de la pose, de la prise mais de la mise en forme définitive. Mais dans de tels autoportraits le réel n’est pas parti. Du moins pas trop loin. Pas en totalité Chaque « self » devient un roman,  un cinéma (presque) muet.

Anne Voeffray (3)Les images parlent non un dialogue de cire mais de circonstances. Au sein d’un genre apparemment « cadré » l’œuvre ne cherche pas à atteindre un « temps pur » et comme sauvé des eaux. Il est morcelé par divers moment où l’existence est dépouillée et recouverte. Le jeu de dupe est remplacé par celui de la complexité. L’éloge du secret perdure. Il permet à l’artiste d’approfondit le concept de féminité hors du charmant, du décoratif par des jeux formels de détournements.

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