Annie Leibovitz

Le féminin du monde (et son intelligence).

Annie Leibovitz, « Women », Cheung Hing Industrial Building, Kennedy Town, Hong Kong, en juillet 2016.

Celle que l’on qualifia à ses débuts de « photographe du rock’n’roll » qui débarqua à la rédaction du journal Rolling Stones en 1970 est devenu peu à peu une photographe officielle : de la gentry anglaise et des icônes médiatiques. Désormais elles s’intéressent aux femmes les plus influentes du monde actuel. On est loin des photos d’Iggy Pop et de son serpent ou de Bratt Pitt allongé sur des draps rouges créées à l’époque afin de prouver jusque par l’absurde que le faux est inimitable…

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© Annie Leibovitz

Celle qui – de Vanity Fair à Vogue, en passant par de grandes campagnes publicitaires – a su construire un panthéon le transforme en l’éloge d’un féminin en actes à travers divers champs  : de Yoko Ono à l’activiste pakistanaise Malala Yousafzai, en passant par la danseuse de l’American Ballet Theater Misty Copeland, la comédienne Amy Schumer, la tenniswoman Serena Williams et jusqu’à la trans-genre Caitlyn Jenner.

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© Annie Leibovitz

Loin d’une homogénéité de façade, l’artiste répond à la contre façon de la mode par l’art. Ses photos deviennent plus intimistes au sein d’une littéralité saisissante : elle contribue à la destruction du stéréotype. Aux figures scintillantes de la jet-set, se substituent des lumières plus « vraies ». L’artiste n’y souligne plus les signes de reconnaissances sociales. Elle sort du convenu, faux, chiqué, scénarisé. La sacralisation s’efforce et Annie Leibovitz répond par la négative à l’injonction ironique de Robert Bresson : « emmenez-moi loin de l’intelligence qui complique tout ».

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