Aurélie Dubois

Artiste de garde.

Aurélie Dubois, « Voir peut-il rendre fou ? », du 16 au 26 mars 2017 au 24BEAUBOURG. Paris.

Depuis 1987, Aurélie Dubois propose une quête originale à travers le dessin, la photographie, la vidéo et les installations. La galerie Beaubourg offre une rétrospective de son travail dont son dernier court métrage expérimental Amour écrit en fer (voir notre précédent article, Aurélie Dubois et la question du genre). L’artiste considère son travail comme un combat pour les différences et « l’anormalité » face aux tabous d’une société toujours prête à clore plus qu’à ouvrir. Contre ce risque d’abîme l’artiste montre le désir de la vie face aux postures admises. Tout se joue entre extase et détresse avec beaucoup de respects envers ses modèles.

L’art queer d’Aurélie Dubois brouille donc les cartes, la comédie des impostures de l’hypocrisie et l’idéologie des sociétés. Face au strip-tease classique qui livre phantasmes et fantasmes surgit un autre champ de dénudation dont la transparence reste opaque. Offrant des images aussi pudiques qu’impudiques l’artiste présente des cérémoniaux où ce qui est considéré comme déviances « méprisables » se métamorphose en avènements même lorsqu’il s’agit d’aventures éphémères.

La plasticienne reste dans ses propositions « artiste de garde » entre l’acmé de la sexualité et ce qui lui fait face. Le tout sans concessions ni provocations superfétatoires. Aurélie disloque les catégories et les genres. Existe ce dont Marlène Dumas fut la pionnière : la sortie de la scène non d’une illusion mais de L’illusion au profit de l’ « obscénité » (à savoir ce qui est hors scène) transsexuelle, trans-esthétique et trans-éthique.

Photographie à la Une © Aurélie Dubois.

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