Catherine Mainguy

Les visages auberges.

« Habillage de patience, Déshabillage de désir » à la Galerie C. Mainguy. Lyon jusqu’au 25 février 2017.

Jusque là et souvent dans les peintures de Catherine Mainguy les passants ne faisaient que passer puisque c’est leur définition même. Ils sont soudain immobilisés avec, en sus, des flots intérieurs qui coulent sur leur face. Fugitifs et trompeurs dans les portraits de l’artiste le visage échappe au visage. En jaillit une étrange « visagéité » (Beckett).

© Catherine Mainguy.

© Catherine Mainguy.

L’implacable regard de Méduse l’a épinglée en quelques traits avant que le définitif ne soit tiré. Des pans de couleurs font mentir la grisaille et tout vient perturber le genre comme l’artiste a déjà déhanché celui de la « vanité ».

© Catherine Mainguy.

© Catherine Mainguy.

D’une esquisse crayonnée et à peine colorée se construit des images rares aussi denses qu’impalpables. Tout paraît naître en des lisières, tout bouge de manière énigmatique. C’est comme si les poissons préféraient fouiller les montagnes que rester dans leur lac. Il n’existe plus seulement de belles nanas ou de beaux mecs mais des jeux de miroirs aériens ou sous-marins avec dedans pleins de motifs qu’on ne s’attend pas à trouver là. Cela a de quoi inquiéter ceux qui ont perdu leur innocence. Certains s’excitent en criant « quel fouillis ! Quel bordel ! » mais n’est-ce pas surtout pour eux que l’artiste peint et dessine ?

Image à la Une © Catherine Mainguy.

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