Dana Hoey

L’incessant avenir de la féminité.

« Uncanny Energy », Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris – Genève.
À partir du 5 avril 2016 à la Galerie Analix Forever.

Dana Hoey (1)

L’œuvre photographique de Dana Hoey n’exclut pas la narration. Bien au contraire. Mais elle en inverse les codes. L’œuvre devient la fouille du destin des femmes et la manière d’épouser l’autre genre ou de s’épouser soi-même. Les fragments du corps proposent donc une intimité métaphorique et presque métaphysique en dépit de la dimension charnelle. Une feinte de pureté trouble l’image érotique traditionnelle. On pense bien sûr à Kiki Smith, à Cécile Hug et Laure Forêt pour lesquelles la peau, les tissus conjonctifs créent une poésie particulière. Mais une circulation nouvelle des rôles du masculin et du féminin se charpente.

Dana Hoey (3)

Chaque œuvre de la photographe propose des « attelages » complexes entre la femme et l’homme. L’artiste livre des décalages et des pénétrations métaphoriques où paradoxalement le mâle lui-même est mâché. Des discordances augurent d’une autre vision de monde. Le féminin y est repris en main par la créatrice. La profondeur du propos ne supprime pas pour autant souvent une forme légèreté.

Dana Hoey (2)Dana Hoey réenchante le monde, le sort de sa glaciation masculine, dans un érotisme qui tient moins des premiers émois que d’un espace mental. La suggestion reste le maître mot d’un travail attentif à la volupté et à une paradoxale précision qui ne se saisit pas forcément à première vue. Et si l’image devient une mémoire, il ne s’agit pas de celle du temps passé mais d’un incessant avenir.

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