Le pur inachevable.
Exposition « Réparer la vision » du 16 septembre au 22 décembre 2017 à la Villa du Parc, Centre d’art contemporain d’Annemasse.
Après avoir trouvé le néant j’ai trouvé le beau : ce qu’a écrit Mallarmé, Danilo Dueñas peut l’affirmer. Il présente l’évidence qui justifie de continuer d’exister là où pourtant il n’y a désormais (presque) plus de sens à être. La Villa du Parc, Centre d’art contemporain d’Annemasse présente la première exposition en France de l’artiste colombien. Chez lui le contexte architectural et de l’exposition comme œuvre s’impose. L’artiste élargit les conditions de visibilité, d’interaction et d’équilibre dans des travaux qui mêlent des objets à forte connotation culturelle et des matériaux de récupération. Le monde se réduit presque au néant. Mais non sans ironie. Une ironie majeure. Le monde réduit à son presque rien : à des enveloppes comme figures les plus simplement sensorielles. Mais ces installations gardent une valeur de beauté figurale en leur en-soi. »
Danilo Dueñas « fixe » un passage dans sa poésie particulière. Elle surgit de situations aussi limites qu’ordinaires. Au propos visuel de la connaissance il oppose le réseau de perceptions d’aspects « instinctifs » pour jouir de la beauté qui s’y marque. Une beauté cachée dans le vide, plis selon plis. Il s’agit autant d’ajouter que de réduire. De se contenter d’un séjour dans un flocon aussi funèbre que lumineux. Il peut suffire à quelques instants de présence afin de « Réparer la vision ». Comme l’écrit le Colombien, « elle permet d’être vigilante avant la destruction. L’avant est le nôtre, c’est la possibilité du monde, que nous devons nourrir et ravitailler en tenant compte de la couleur, de la sédimentation, du temps dans le regard ».
Image à la Une © Danilo Dueñas, Salon de Actos, 2008.