Festival Berlioz 2016

Quand Berlioz exorcise…

Et si nous nous évadions au pays de Mélusine ? Et si nous nous extirpions de ce monde médiocre et antagoniste pour toucher de nos tympans les ondes d’un rêve fantastique, vibrer au rythme des passions les plus viscérales, les plus haineuses, revenir avec sérénité dans un cadre bucolique hors du temps à La-Côte-Saint-André. Pari réussi pour Bruno Messina, directeur artistique du Festival Berlioz.

Charmés sans l’ombre d’un doute. Un souvenir : celui de la prestigieuse et très grâciseuse diva Elsa Dreisig, qui nous a transportés avec la complicité de l’Orchestre des Pays de Savoie dirigé par Nicolas Chalvin, dans la lente dépression d’Herminie, condamnée à être désaimée de Tancrède, la rejetant pour son appartenance à l’Islam, et lui préférant ainsi une coreligionnaire bien chrétienne.

C’est aux confins de la Raison que Bruno Messina nous a guidés au fil de cette 23ème saison. Opposer rationalisme et superstitions, pour rappeler que l’enfant du pays Hector Berlioz, fils de médecin, promis à des études scientifiques au cours de la Révolution industrielle s’est affilié à l’œuvre fantasmagorique shakespearienne. Faire remonter par l’élan romantique les angoisses d’un temps pas si éloigné où l’on condamnait encore la sorcellerie.

Pour rompre le sort des femmes dont les hommes dict(ai)ent la conduite. Pour nous jeter à la vue les maux de notre siècle et nos postures, interroger ces certitudes qui nous divisent. Nous avons nos nouvelles sorcières qu’elles soient vêtues ou non d’un burkini. Nous avons nos nouveaux démons. Le Festival Berlioz a eu lieu. Et si nous les exorcisions ? Et si après ce voyage irréel mais initiatique à travers l’œuvre de Berlioz, nous revenions à notre réalité désenchantée avec l’envie de magie.

Retrouvez tout l’esprit du Festival Berlioz sur le site.

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