Première année avec accréditation.
Dans la poursuite de mon travail sur le Festival de Cannes, cette année fut ma troisième participation mais ma première année avec une accréditation.
Mon badge m’a donné accès au Palais des Festivals où j’ai pu assister au très sérieux business du marché du film. Ce badge m’a également permis de faire l’expérience d’être au milieu de photographes frénétiques et de voir les apparitions chorégraphiées des vedettes sur le tapis rouge.
Je me suis aussi plongée dans la cohue générale des rues de Cannes pendant le festival. Je flânais avec les fans, playboys, call-girls et autres espoirs qui affluent dans la capitale mondiale du cinéma.
La météo était plutôt bonne cette année. Les vendeurs à la sauvette sénégalais n’ont pas fait beaucoup d’affaire avec les parapluies mais ils ont amassé une petite fortune avec les ventes de perches à selfies, malgré le fait que leur utilisation ait été fortement déconseillée sur le tapis rouge : « Nous ne voulons pas l’interdire, mais nous voulons ralentir le processus de selfies sur les marches », a déclaré le Directeur du Festival, Thierry Frémaux, en ajoutant : « Vous n’êtes jamais aussi laid que dans un selfie. »
Cette année, la surveillance et la sécurité ont encore été renforcées, plus que d’ordinaire. Cannes est déjà la ville la plus surveillée de France, avec 468 caméras de vidéosurveillance, soit une pour 152 habitants ! Ce 68ème Festival se déroulant seulement quatre mois après les attentats terroristes de Charlie Hebdo à Paris, a vu la surveillance et la sécurité accrues. Quelques 500 policiers ont patrouillé dans les rues, soutenus par quatre équipes d’officiers de réserve ainsi que d’un grand nombre de gardes de sécurité privée.
L’un des principaux défis pour la police durant le Festival fut de prévenir les cambriolages dans les bijouteries qui semblent se produire à chaque édition malgré un renfort des forces de l’ordre. Une semaine avant le début du Festival, quatre hommes ont pris d’assaut la boutique Cartier sur la Croisette et sont repartis avec des bijoux et des montres d’une valeur de plus de 17,5 millions d’euros. Le hold-up a été apparemment inspiré par le film La Bonne Année (1973) dans lequel Lino Ventura joue un voleur masqué qui braque un bijoutier sur la célèbre promenade du bord de mer. La vie imitant le septième art… que cela est approprié !
Ce 68ème Festival a été présenté comme celui qui mettrait l’accent sur la situation des femmes dans l’industrie du film. Cet objectif a semble-t-il échoué avec la publicité entourant ce quel ‘on a appelé le Shoe-gate. Selon certains témoignages, des femmes se sont vu refuser l’accès au tapis rouge parce qu’elles portaient des chaussures à talons plats. Malgré le fait que le bureau de presse du Festival ait rapidement démenti l’existence de règles spécifiques concernant la hauteur des talons féminins, la presse et les réseaux sociaux ont propagé l’histoire et le mal a été fait.
Puis il y eut les films. La sélection en compétition n’a jamais été aussi éclectique. Bien que certains critiques aient décrits la sélection comme étant un peu terne, je n’en ai pas moins ajouté de nombreux films sur ma liste « À voir impérativement. » Cependant, il y en a certains que je vais soigneusement éviter. Si les sifflets du public lors des projections ne m’auraient pas totalement convaincue, les critiques acerbes dans les magazines tels que The Hollywood Reporter et Variety, l’ont fait.