La réalité indécise.
« Derrière le rideau », jusqu’au 13 mai 2017. Galerie Lelong, Paris.
Né le 10 février 1935 à Düsseldorf, Konrad Klapheck est un peintre et affichiste allemand post-surréaliste et proche du Pop’art. Mais il sait brouiller les cartes de la peinture et des genres qui donnent théoriquement l’atout du medium. Elle a certes déduit du passé le présent de son œuvre mais à supplée ses vides et ses silences. Il tire moins des rideaux que des ficelles avec autant de pudeur que l’inverse.
Son monde se réconforte dans une étrangeté qui le sépare de celui qu’on nomme « vrai ». Et si quelqu’un tente bien de lui donner des explications, de déplier des raisons : dans l’œuvre elles de déboîtent. Son univers réveille la force. Ses silhouettes comme ses machineries créent le vertige loin de tous les contes de fées.
Comment savoir désormais qui est qui ? Qui voit ? Qui est là ? Où sont les autres ? Un diable a fait l’affaire. Il démasque le réel dont le latin se perd. Pas une sensualité dégingandée un déboîtement de sornettes a lieu. Les personnages ne prétendent à rien. Existe l’illusion de produire des histoires : aucune ne résiste à la vraisemblance. Quelque chose apparaît en absence d’ascendance comme de descendance. Demeurent autant une plénitude qu’un déni ou un manque. Le cadre les accueille sans exclusive là où l’imagination plus que jamais est la folle du logis dans ce qui tient d’un labyrinthe optique le plus farcesque qui soit.
Image à la Une © Konrad Klapheck, Le Dogmatisme, 2016.