La 3D au cinéma est-elle la nouvelle arnaque du XXIème siècle…

…Après le café gourmand ?

Cela fait maintenant plusieurs années que la hype de la 3D a envahi nos salles obscures. Féru de nouvelles technologies et de leur utilisation dans tous les domaines de l’art, j’avoue que celle-ci en particulier me laisse perplexe…

J’ai beaucoup de mal à comprendre l’apport de cette technique dans les productions qui la proposent dans les projections. Il n’y a guère que les rumeurs infondées sur deux nouveaux Matrix tridimensionnels qui éveillent mon intérêt de geek, car les techniques de tournage utilisées à l’époque de la première trilogie étaient vraiment intéressantes et pratiquement taillées pour ça. Pour le reste, après un certain nombre de films visionnés en 3D, je reste toujours sur le même constat. Oui, c’est sympa de voir des éclats d’explosion en relief, des courses-poursuites ou des plans « à la Matrix ». Mais qu’est-ce que cela apporte au film si ce n’est une impression éphémère de spectacle ? L’écriture, l’ambiance et le savoir-faire du réalisateur ne suffisent-ils plus ?

Il m’est déjà arrivé d’aller voir un mauvais film en 3D, puis de rentrer me mettre sous la douche et de réfléchir à ce que j’avais fait.

Encore aujourd’hui, je trouve que les réalisateurs tâtonnent encore pour trouver des moyens de rentabiliser le matériel et les solutions techniques dédiées à la 3D. On se retrouve souvent avec les mêmes plans, films après films, censés susciter un sentiment d’excitation face à l’image et à renforcer le côté spectaculaire du film. Du coup, on ressort de la salle en se demandant si finalement, l’utilisation de cette technologie n’est pas une contrainte, voire un frein à la liberté créatrice des réalisateurs. Comme si elle avait été rajoutée pour « coller aux envies du public », pour glaner des entrées supplémentaires. Quelle tristesse…

Mad Max

Mad Max

J’ai vu deux fois le nouveau Mad Max, en 3D, puis en 2D. Et le film confirme exactement ma pensée. Quelques plans intéressants, quelques scènes utiles pour transmettre des petits frissons. Cependant, une grande majorité du film reste inintéressante du point de vue de la 3D, et on en prend tout autant plein les yeux sur un bon vieux écran classique. Un comble pour une production où l’action ne s’arrête quasiment jamais ! Est-ce cela la destinée de la 3D au cinéma ? L’intégration de quelques scènes toutes « déjà-vues » ?  D’une nature plutôt optimiste, j’ai tendance à penser qu’il existe quelque part, un réalisateur qui saura « rééquilibrer la Force » et apporter quelque chose de nouveau, de neuf. Je reste persuadé qu’il est possible de faire autrement, de penser « en dehors de la boîte ». Pour moi, l’utilisation de cette technique doit répondre à une vraie nécessité. Elle doit faire intégralement partie du processus de création du film. Tant que l’on continuera à broder autour du film, on fera toujours du surplace.

Qu’y a-t-il de plus triste au fond, que de voir l’art végéter dans une sorte de conformisme ambiant ? Mesdames, Messieurs, je vous en prie, sortez de la logique consumériste qui consiste à surfer sur les modes et à plaire au plus grand nombre. Reprenez en main votre audace et votre créativité. N’utilisez la 3D que si elle est une composante essentielle de votre création et qu’elle apporte une vraie valeur-ajoutée à votre projet. Ne la desservez pas en l’utilisant à tort, car au bout c’est la double peine. Vous vous discréditeriez et vous continueriez à démontrer que la 3D n’est finalement qu’un gentil gadget qui finira dans un fond de carton dans quelques années.

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