La cueilleuse

L’offrande.

Installation de Cécile Hug à partir du poème de Garcia Lorca « Arbolé, arbolé ». Résidence à Bocs Art en Calabre.

Cécile Hug délivre de bien des imbroglios que l’art entretient. Narratrice plastique, conteuse « à blanc », elle construit une légende muette qu’elle offre sur un plateau. Nul discours n’est nécessaire sinon le poème d’où l’œuvre est née. Résultat : une liesse minimaliste, la fête de contacts implicites. Aucun incident ne vient déranger l’ordre : tout est accueil là où sous l’uniformité d’apparence se produit moins la sévérité qu’une poésie du diaphane. Dans le cercle, sur son disque dur tout à la fois se divulgue et s’endigue. L’exubérance prend un aspect très particulier presque ascétique.

© Hanna Leah Gibbs.

Un miracle maraude car la créatrice est apte à capter un tumulte sourd. Elle permet de rejoindre le flux d’une avancée là où le statique est métamorphosé par un contrôle constructif. Cécile Hug crée ce qui semble soumis à une astreinte. Il n’existe pas à proprement parler de trame ou d’horizon mais un porte greffe minutieusement réglé : les éléments à l’identique créent une étrange parade. Elle laisse à la fois sans voix et bavard tant le regardeur ne peut se défaire de ce qui lui est servi sur ce plateau. L’œuvre semble « sans image » et pourtant elles abondent en le tohu-bohu impeccable, prégnant en ce qui tient d’un cérémonial aussi discret qu’étrange. L’œil doit apprendre à en saisir la force et la fantaisie.

Photographie à la Une © Cécile Hug.

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