Dans ce dernier opus, Peter Jackson frappe fort ! C’est une grandiose apothéose qui vient conclure sa deuxième trilogie.
Pour ceux qui auraient loupé les deux premiers épisodes, Bilbon Saquet, petit hobbit de Cul-de-sac est entraîné à la suite de Gandalf, le magicien gris et de Thorïn Écu-de-Chêne en direction de la montagne solitaire afin d’arracher l’ancien royaume nain d’Erebor aux mains de Smaug, dernier dragon du 3ème âge. Au cours de ce voyage, il trouvera l’anneau unique qui prendra une importance capitale dans Le Seigneur des Anneaux.
La désolation de Smaug laissait il y a un an les spectateurs sur un Cliffhanger épique, à savoir le dragon Smaug s’envolant vers la ville proche de Lacville, empli d’une fureur vengeresse, en grondant « Je suis le feu, je suis la mort » tandis que Bilbon Saquet, interprété par Martin Freeman se désolait d’un « Qu’avons-nous fait »…
Et cette fois, pas de séquence d’introduction pour ce dernier volet. Nous sommes plongés directement dans le feu de l’action, au sens propre comme au sens figuré puisqu’il s’agit de l’attaque du cracheur de feu sur Lacville, la cité des hommes.
À la suite de cette scène visuellement impressionnante, la tension retombe légèrement, permettant au spectateur de souffler légèrement avant la réunion du Conseil Blanc à Dol Guldur où le Nécromancien est terré. Puis viens la mise en place des pions avant le final tant attendu, celui de la bataille des cinq armées.
Au final, un film absolument époustouflant qui conclut une trilogie épique. Pour ma part, j’ai profité du samedi pour apprécier les deux premiers volets (Un voyage inattendu et La désolation de Smaug) avant d’aller voir la conclusion au cinéma. Le rendu de ses trois films d’affilé est celui d’une trilogie équilibrée, globalement fidèle à l’esprit de l’œuvre originelle de J.R.R Tolkien.
Quelques ajouts pourront agacer. Le triangle amoureux Tauriel – Fili – Legolas crée par Peter Jackson en fait partie. Si sa conclusion ne trahi pas l’esprit du livre, il s’agit en fin de compte d’ajouter une figure féminine dans un univers livresque très masculin. D’autres pourront se plaindre de l’ajout dans le film de l’intrigue concernant Dol Guldur et le Nécromancien. Je considère pour ce dernier ajout qu’il s’agit au contraire d’un éclairage intéressant, inscrivant ainsi la quête de Thorïn et de ses compagnons dans un contexte plus large, en montrant bien les enjeux existant dans la lutte entre le bien et le mal.
On pourra aussi s’énerver du côté relativement sombre du film en comparaison de l’ouvrage originel. Il s’agit de ne pas oublier que Tolkien avait écrit son livre comme un conte destiné à ses propres enfants. Mais la légèreté n’est pas totalement absente de ce dernier volet. Ainsi, le roi nain des Monts de Fer arrachera un sourire même aux plus blasés avec ses réactions typiquement naines en décalage avec la situation présentée aux spectateurs.
Sur un volet plus technique, n’ayant pas assisté à une séance en 3D, je ne puis me prononcer sur l’adjonction qualitatif au rendu final. Cependant, hormis les scènes initiales narrant l’attaque du dragon, je ne suis pas sur que cette technologie apporte une réelle différence.
En conclusion, à part une séquence à Dol Guldur un peu trop courte à mon goût (ce qui sera, je l’espère, corrigé avec la version longue), c’est une très belle réussite de la part de Peter Jackson. Une prestation d’une très grande qualité visuelle, des effets spéciaux à la hauteur de l’œuvre originelle. Le jeu des acteurs est très convaincant, avec une mention particulière pour la prestation de Richard Armitage incarnant un Thorïn Ecu-de-Chêne confronté au mal du dragon.
À apprécier que l’on soit amateur d’heroic fantasy ou non !