De sa fenêtre.
Merry Alpern, « Dirty Windows », Éditions Scalo, New York.
Les photos de Merry Alpern engendrent « du » sujet que l’interdit lui-même fonde. D’où le travail de transgression et franchissement à l’œuvre dans sa série « Dirty Windows »afin d’atteindre ce qu’il existe de plus profond dans le mâle et ce qu’il cache : le néant ou une forme d’« animalité ».
De la fenêtre plongeant sur celles d’un sex-club de Wall-Treety, Merry Alpern exhume et exhibe un bestiaire humain qui permet de voir le dessous des cartes. L’érotisme n’y est que de « façade ». Surgit toute une « comédie » des vanités et des frustrations dans la coagulation des fantasmes et des fantômes. Les narrations « volées » interrogent la notion d’identité et de société. Jaillit l’impureté du zoo humain sous la caserne d’une prétendue pureté.
Nous passons du paroxysme de l’idéal à une forme d’abîme qui ramène à un lieu plus ou moins « premier » de la bête humaine. Celle-ci n’est jamais maîtrisée. Elle serpente, écrasant ou attisant l’inconscient qui s’y concentre pour percer là où la photographe capte son immense réserve sauvage. Une autre face du monde se déploie en bribes, fragments, lacunes, stupeur. Au Pierrot d’amour fait face celui qui se vautre dans sa propre bauge pour tenir et exister. L’humanité devient suspecte, la photographe n’en coupe plus le groin : elle montre les mensonges de ses brames « amoureux ».
Photographie à la Une © Merry Alpern.