Onze tableaux sauvés du zoo

Du paysage à l’écriture.

RECUEIL DE POÉSIE « Onze tableaux sauvés du zoo » par Olivier Domerg chez l’Atelier de l’Agneau Éditeur, 104 pages, 16€.

Comme tout le monde, Olivier Domerg a regardé les tableaux de Cézanne avant de savoir lire et écrire. Il a regardé les couleurs, longtemps, incompréhensiblement. Mais il n’est pas devenu peintre. Plus tard, il commencé à écrire. Il a voulu reprendre les plongées du peintre, poursuivre ces tableaux, courir après l’effet qu’ils lui faisaient. Écrire pour encaisser la peinture, en retourner l’impact, en vivre les conséquences. Et de son propre chef il a entamé une trilogie pour essayer de savoir ce que ces œuvres voulaient, et lui voulaient et emportaient ses désirs « hors cadre ».

De fait ce projet de triptyque sur la Montagne Sainte-Victoire fait plonger indubitablement dans un travail des limites du langage puisque l’auteur la situe à la frontière de ce qui lui échappe forcément : ce qui le ronge, le rogne mais le magnifie tout autant. Il y a là un défi, une recherche de son dépassement par une enquête filée sur la Sainte-Victoire, sa géographie, ses géologie, ses paysages. D’où le caractère poétique au sens le plus plein qui soit d’une telle recherche.

La forme de chaque texte lui-même devient le moyen de saisir l’articulation non seulement d’une expérience sensorielle à une autre, mais d’un lieu de la montagne à l’autre. L’auteur reste sur le fil du rasoir entre la littéralité la plus forte possible et le nécessaire transfert réflexif qu’installe le langage. D’où la quête perpétuelle du transfert d’une incrustation à une autre.

Image à la Une © Atelier de l’Agneau Éditeur.

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