Sebastião Salgado

EXPOSITION « Déclarations » par Sebastião Salgado jusqu’au 11 novembre 2019 au Musée de l’Homme, Paris.

Sebastião Salgado photographie l’humain en solidarité avec lui quel qu’il soit et n’importe. Il ne cesse de quitter ce qu’il nomme sa « base de confort » afin de s’intégrer au sein de différents communautés. Chaque série naît souvent d’une autre chez celui qui se reconnaît comme un émigré capable de s’ouvrir à « l’âme » de celui qu’il photographie.

Il a beaucoup travaillé en couleurs pour les agences qu’il a rejoint (Sygma, Gamma, etc.) mais son travail plus personnel et depuis 1987 se fait en noir et blanc pour donner l’expression réel des êtres humains. L’artiste mêle argentique et numérique pour ne négliger aucune technique afin d’être au plus près de ce qu’il veut obtenir.

Le centre de la FEBEM (Fondation pour le bien-être de l’enfance) dans le quartier de Pacaembu – Sao Paulo, Brésil, 1996 © Sebastião Salgado (MNHN).

Le photographe a fini par créer sa propre agence pour améliorer son travail grâce à une équipe aussi proche de lui que diversifiée : des hommes de brousse aux assistants techniques. Les photos éditées aujourd’hui datent parfois de plus de trente ans au fil de la réorganisation de diverses genèses qui restent encore inédites (comme sur la percée du tunnel sur la Manche ou Beaubourg par exemple).

A 75 ans Sebastião Salgado reste sur la brèche et donne à la photographie un « visage » très particulier. Ses clichés sont devenus très souvent des chefs d’œuvres de l’histoire de l’art et de l’humanité. L’artiste se veut moins militant que « animal politique » comme il l’écrit et créateur de ce qu’il nomme « une forme de vie » pour montrer les sociétés telles qu’elles sont et deviennent.

Parce que notre futur est de plus en plus provisoire et dérisoire, le travail du créateur se frotte de plus en plus à des « lambeaux » du passé qu’il a enregistré mais pour porter vers une sorte d’utopie de la vision. D’où la nécessité de cet échange entre l’image et le monde ainsi que l’intensité d’une attention donnée à l’espace par ce qui devient une « méthode » paradoxale de construction du réel.

Image à la Une © MNHN – J-C Domenech.

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