Tamina Beausoleil

Abîme et idéal.

Tamina Beausoleil, « On ne dormira jamais », exposition collective de Tamina Beausoleil, Corine Borgnet, Cornelia Eichhorn, Iris Gallarotti, et Nathalie Tacheau du 02 au 18 mars 2017. Galerie de la Voûte, Paris. Exposition « Autour de la source», à venir.

Qui connaît l’œuvre de Tamina Beausoleil le sait : l’artiste manie la trique pour faire avancer l’âne ou la bourrique que l’on nomme voyeur. Alliant plusieurs techniques différentes : le montage photo, le graphite et la peinture à l’huile l’artiste sort ici non les boyaux du corps mais les bêtes qui le hantent. La créatrice pousse ainsi plus loin l’investigation de notre chair à travers le conte afin de poursuivre ses recherches sur le « dedans / dehors » et les métaphores sur les champs lexicaux de la sexualité. Le conte tel que Tamina Beausoleil le développe se dégage grâces des sornettes masculines à la Freud qui aimait si peu les femmes. L’artiste en finit avec orgasmes et lamentos de tourterelle. Elle préfère les grognements au moment où  l’esprit n’est plus dirigé par la raideur du jour.

Avec « Lupus/Lupa » la sexualité est saisie sous un « œil » mâle et surtout malin. Leur mère louve (Luva) veut aussi dire italien prostituée. Manière de rappeler que les fondateurs de Rome donc d’une grande partie de notre civilisation sont des enfants de putain. Ce qui explique bien des choses… Et dans « Autour de la source » toute une hantise animale personnifie nos images mentales. Les jeunes filles n’auront pas besoin de fard et de rouge à joue qui maquillent les vieillesses d’Ensor. L’artiste impose ses métamorphoses bestiales qui sont l’inverse de mystifications. Elle transforme les êtres diurnes en nocturnes. Mais elle nous rend tout autant nyctalope : grâce à elle, les animaux qui nous hantent, nous les voyons.

Image à la Une © Tamina Beausoleil.

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