Paysage de résilience ou d’angoisse.
EXPOSITION « Histoire d’un seuil » de Jean Anguera jusqu’au 01 septembre 2018 à Le Carmel, Tarbes.
Jean Anguera crée au fil du temps des images de plus en plus primitives et sourdes. Le paysage est de plus en plus désolé, des êtres ils ne demeurent que des fantômes. Le plasticien propose un flux persistant pour la dispersion insistante au sein du mouvement de traversée à travers des fragments dans un « innanulable moindre » (Beckett).
Sur des plates-formes demeurent des hommes des plaines. Existent aussi des volumes ou des dessins de paysages vallonnés ou sillonnés, des banquises, des tertres où tout ramène à un chaos organisé d’agrégats baignés d’une lumière de limbe. Dans les dessins, de rares hommes debout sont pris de loin tandis qu’une ligne d’horizon coup de manière fractale le ciel de la terre.
Sommes-nous au Paradis ou déjà en Enfer ? Pour l’heure le suspens reste possible. Demeurent ces vagues rigides qui enflent puis, se retirant parfois, laissent un espace vide pour le glissement, la dérive. Pénétrant l’espace optique le visiteur est pris entre la fascination et la « désidération » car les fantômes sont plus réels que le réel. Leur destin devient le récit de la vie à laquelle on n’échappe pas.
Image à la Une © Jean Anguera, La plaine traversée, hiver, présence (2013), 78 x 106 cm, résine polyester, encre de chine et acrylique sur papier hahnemühle.
Villeneuve
Le pli n’est pas celui de Giocometti . Il ne mincit pas . Il alourdit . Il dispose . Il impose . Au talent du créateur répond l’exaltation du » regardeur » aussi cher à Beckett que JPGP .
Elevé du magma jusqu’à Gaïa voilà Jean Anguerra .