« Lambiner » dit-il.
RECUEIL DE POÉSIE « Une mite sous la semelle du Titien » par Lambert Schlechter, aux Éditions Tinbad, 120 pages, 16€.
Il faut se méfier des titres. Ici sous une certaine emphase se cache des aveux cachés qui sentent moins l’encaustique des musées que des sucs plus humains. L’auteur y évoque par exemple une amoureuse – ensuite haïe – mais qui sut faire tout le nécessaire pour lui accorder certaines pamoisons même lorsqu’il parcourait avec elle des routes alpines à 120 à l’heure. Bref l’auteur s’intéresse aux « choses vitales et indispensables ». Mais il y a aussi Véronèse ou Renoir pour les yeux, Keats ou Omar Khayyam pour l’intellect et Marin Marain ou Haydn pour les oreilles. Mais pas que. À chaque fragment son auteur. C’est dire si l’éventail est large. Mais l’auteur ne s’arrête pas en si bon chemin : « Une petite brise [qui] faut trembler un tilleul » peut parfois suffire.
Sans véritable trame le texte se trame dans un appétit où la sensualité est rarement absente et de tout acabit. La « lambinure » de l’auteur avance au gré des épisodes. Il y a là bien des dérives souvent drôles qui mettent les points sur les « i » de l’existence, sa vérité et les mensonges qui permettent de la supporter. Car s’il faut que le corps exulte, le mental à besoin d’imaginer ce qui semble absurde mais qui fait que la vie va.
Image à la Une © Éditions Tinbad.